Un du païs........

25 février 2011

Ce livre avec de très belles photos de paysans en voie de disparition dans nos montagnes est malheureusement épuisé pour le moment. Les Hauts-Alpins doivent tous (ou presque) en avoir un exemplaire chez eux sûrement, j'ai moi-même eu la bonne idée de l'acheter à sa sortie, ouf!!! Il y en a huit autres de publié, si vous êtes intéressés vous trouverez peut-être votre bonheur.

Décor de remparts naturels, de citadelles plâtrées de neige, de contreforts hérissés de mélèzes, les Hautes-Alpes, dès que l'on s'élève au-dessus des vallées, ont une beauté hautaine qui semble défier tout peuplement.

Pourtant, comme sur toutes les grandes chaînes montagneuses, des hommes, jetés là par les vents de l'Histoire, ont su apprivoiser ces terres apparemment ingrates et en tirer leur subsistance, y développer élevage et agriculture à force de courage et de travail. Dans ces vallées que la neige fermait, il y a peu de temps encore, six mois dans l'année, ils ont su bâtir des hameaux où la solidarité de la communauté conditionnait la survie des individus.

La vie rythmée de rituels saisonniers s'organisait toute autour de la subsistance des familles et des bêtes durant les longs mois de l'hiver. Au fond des vallées où même les routes ne se risquaient pas, s'écarter des traditions immémoriales transmises de génération en génération condamnait à la catastrophe.

Ce sont les ultimes éclats d'un monde en voie de disparition que l'oeil humaniste de Fred Lafont-Feraud a su capter en hommage à ces générations au bout de la route, à leur mode de vie si fruste d'apparence mais d'une convivialité dont on chercherait vainement un équivalent loin de l'alpe, à une culture promise aux musées ou à l'oubli.

Du moins sont fixés dans les pages de ce livre des gestes, des attitudes, des visages qui témoigneront, sans artifice ni mélancolie, sans amertume non plus mais avec humanité, simplement.

Très tôt passionné pour la photo, Fred Lafont-Feraud a toujours eu le désir de témoigner par l'image.
Né à Gap en 1982 et habitant toujours sur les hauteurs de Romette à 1200 m d'altitude, c'est en prenant conscience des trésors humains qui l'entouraient qu'il trouve sa voie dans la photographie.
Pour réaliser cet ouvrage, il aura passé plusieurs années à sillonner routes et chemins de vallées haut-alpines afin d'y fixer des gestes, des regards, des attitudes d'un autre temps, voués à une proche disparition.