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Ceux de la montagne
8 décembre 2010

Giono, l’homme qui fut aussi des "Hautes" Alpes

 

 

Connu pour ses pérégrinations à travers sa Provence natale, du Pays de Lure ou de Valensole au Trièves ou au Diois, Giono a aussi associé la haute montagne au caractère et au destin de ses personnages. Ce que rappelle “Giono et les Alpes - paysages et caractères” sorti aux éditions “Le Dauphiné Libéré”. Un condensé de la place majeure que tiennent les Alpes du Sud, des gorges du Verdon au Valgaudemar, dans la vie et dans l’œuvre de l’auteur de “Regain” et du “Hussard sur le toit”.

Né à Manosque, Jean Giono - qui déclara “Je ne suis pas un voyageur, c’est un fait”- emprunta dès l’enfance routes et chemins du Briançonnais et de l’Ubaye. Fuyant la mer, ses préférences vont vers la montagne.

giono_et_les_alpes_est_sorti_dans_la_collection_les_patrimoines_du_dauphine_libere

Remollon, les Demoiselles  coiffées et Saint-Véran

C’est à Remollon qu’il passe quelques jours de vacances. Un fait divers local, un père ayant séquestré dans sa cave sa fille et l’enfant qu’elle avait eu d’un souteneur marseillais. inspira la figure émouvante d’Angèle dans “Un de Baumugnes” (1929) le premier roman où apparaît la haute montagne. Le titre fait référence à un hameau de Saint-Julien-en-Beauchêne, bien que l’action du roman se déroule près de Manosque : Baumugnes “fait de ciel tout propre, de bon foin gras et d’air aiguisé comme un sabre”.

À quelques kilomètres de Remollon, les Demoiselles coiffées de Théus inspireront bien plus tard le Provençal qui donnera le nom du village à Pauline, l’héroïne du “Hussard sur le toit”.

L_homme_qui_plantait_des_arbres_Giono

Haute montagne toujours dans un de ses romans inachevé, “Les Fêtes de la mort”, où le personnage central, un musicien aveugle, est originaire de Saint-Véran qui est pour Giono le village le plus extraordinaire qu’il connaisse.

Entre-temps, c’est au célèbre “Quinze-neuf”, le régiment d’infanterie alpine de Briançon que Giono fait l’école du soldat en 1915-1916. Il loge au “château”, au deuxième étage, dominant le pont d’Asfeld, lieu emblématique pour le futur écrivain, tout comme le fort de l’Infernet et la citadelle de Briançon, “semblable à une vieille estampe”. Il retrouve la plus haute ville d’Europe pour des vacances familiales en 1936-1937 aux Queyrelles : “Nous avons été parfaitement heureux, Élise (son épouse : NDLR) et moi, dans cette région...” (Voyage en Italie). Une phrase très musicale évoque ces vacances et le doux grondement de la Clarée : “Les nuits étaient bercées du bruit de ces eaux animées sur des pentes encore aimables”.

Giono_Jean

La douce solitude de la prison

Aimable, sa seconde incarcération, pour cause de patriotisme, le sera paradoxalement aussi, lui qui affirma “J’aime les déserts, les prisons, les couvents”. À Saint-Vincent-les-Forts où il a été à sa demande transféré de la maison d’arrêt de Digne, où l’espace lui manque. Dans ce “camp de concentration dans la montagne”, Giono continue, dans cette “solitude” involontaire mais bienvenue, à travailler.

Lors de son incursion au cinéma, dans “L’Eau vive” en 1956, Giono s’inspire de la mise en eau du barrage de Serre-Ponçon. En 1958, dans “Hortense”, le Manosquin évoque une contrée sinistre avec ses montagnes “sans aucune gentillesse”, ses murs de schiste noir aboutissant à “de la sauvagerie pure et simple”...  Un paysage sévère qui change cependant avec la domestication de la Durance par le barrage. La Durance et “ses grandes eaux grises qu’on voit se nouer et se dénouer dans les limons” (Noé). SOURCE: http://www.ledauphine.com/

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Commentaires
T
c'est avec ce bouquin que j'ai découvert Giono ;-))))
M
" Que ma joie demeure "
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